Le mot
dufondateur

Vous soutenez de nombreux concerts, en festivals ou en salles, partout en France. Quel a été votre élément déclencheur ?

Nous avons commencé par faire un état des lieux. Le soutien financier est indispensable à l’économie culturelle, ça l’a toujours été. La capacité de financement public et des sociétés civiles a atteint ses limites et devrait, hélas, régresser. Cette baisse est corrélative à celle des recettes. Dès lors, c’est le financement privé qui doit se développer, c’est à notre avis l’avenir. Quand on crée une fondation, on s’engage financièrement à titre personnel. Au fur et à mesure, au travers des projets que l’on nous propose, nous avons su développer un réseau de donateurs.

La rencontre entre ce monde du privé et les artistes est-elle facile ?

Les porteurs de projets artistiques réfléchissent à leur problématique et tentent de trouver des solutions entre acteurs du métier. Ils ont des difficultés à exprimer leurs besoins autrement que dans le cercle professionnel. Or, un mécène ne perçoit pas un projet comme une institution, il a besoin de vivre le projet pour participer. Il en résulte que les donateurs privés ont parfois du mal à se sentir concernés. Le mécénat privé a une très forte marge de progression dans l’action culturelle, nous en sommes convaincus.

Comment faire pour impliquer le mécénat auprès des porteurs de projets culturels et artistiques ?

Il faut apprendre à présenter son projet sous un autre angle. La générosité privée n’a pas du tout les mêmes codes que le financement culturel classique.

Quelle est votre plus grande satisfaction en tant que mécène ?

Nous n’avons pas de « plus grande » satisfaction en particulier. Nous en avons trois. En regardant en arrière, plusieurs dizaines de projets ont pu voir le jour au travers de nos actions, plusieurs porteurs de projet ont trouvé « leurs » donateurs et travaillent avec plus de légèreté. En regardant aujourd’hui, une tendance s’inverse : nos volumes de dons sont en hausse alors que les subventions sont en baisse, ce qui nous donne le sentiment d’être une alternative utile. En regardant devant, nous véhiculons finalement un message d’espoir en proposant des solutions novatrices. L’important, c’est l’initiative.